G.A. Pugachenkova a laissé derrière elle
un riche héritage scientifique, représenté par de nombreuses publications mais
aussi par ses archives, qu’elle a consciencieusement collectées tout au long
des nombreuses années que dura sa carrière scientifique.
Pour diverses raisons, les archives de G.A. Pugachenkova n’ont pas
été transmises aux Archives Nationales d’Ouzbékistan après son décès. Les
efforts conjoints de chercheurs et de journalistes appelant au rachat de ces
archives à la famille en vue de les transmettre aux institutions scientifiques compétentes
de l’Ouzbékistan, sont longtemps restés lettre morte, faute de crédits dédiés.
Des esprits chagrins qui ne voyaient dans ces archives qu’un simple
amoncellement de brouillons de travaux déjà publiés précédemment par la
scientifique, ont également contribué à retarder le lancement de ce projet. Ce
n’est que grâce au soutien de la fondation néerlandaise Prince Claus Fund,
de la fondation américaine Whiting Foundation, et de l’Ambassade de
Suisse en Ouzbékistan que l’Observatoire Alerte Héritage a pu se porter
acquéreur de l’ensemble de ces archives auprès des héritiers, puis effectuer le
travail de numérisation, et de mise en ligne en libre-accès de tous les
documents. Grâce au soutien de l’Ambassade de France en Ouzbékistan et de l’Institut
français d’études sur l’Asie centrale (IFEAC), le contenu du site a dans un second temps été entièrement traduit, permettant
ainsi une ouverture plus large de ces archives en direction du public
occidental.
Gardant en mémoire l’incendie dévastateur qui avait
en son temps réduit en cendres les archives de l’historien de l’art de l’Asie centrale
et proche collègue de G.A. Pugachenkova, Lazar’ Izrailevich Rempel’ (voir ici le descriptif de ses archives), Alerte Héritage
considère que l’aboutissement de ce projet revêt une importance majeure,
notamment pour le patrimoine scientifique de l’Ouzbékistan. Ce n’est en effet que
récemment, en 2020, que les autorités ouzbèkes ont initié un
programme visant à constituer une version numérique des catalogues des
collections muséographiques nationales. La présence en ligne d’archives, tant
documentaires qu’iconographiques, ouvertes et accessibles à tous, contribuera
indubitablement à l’émergence d’études historiques novatrices et de qualité.
Ces archives ouvertes ne s’adressent bien entendu pas seulement aux chercheurs
d’Ouzbékistan et d’ailleurs, mais également à tous ceux, nombreux, qui œuvrent à la préservation de l’héritage
culturel de l’Asie centrale.
Le présent projet permettra d’inscrire cette
région du monde dans un mouvement plus global, qui vise à rendre la notion d’héritage
culturel accessible au plus grand nombre grâce à l’outil numérique. Enfin, il
pourrait devenir un « projet pilote », ainsi que le point de départ de
travaux futurs sur les archives personnelles d’autres scientifiques, écrivains,
et acteurs de la culture de l’Ouzbékistan.